Au temps pour moi

Coupable, le tireur intempestif signale qu’il a fait feu sans ordre: « Au temps pour moi ! ». Faute avouée, à moitié pardonnée ! Qui de nous n’a jamais agi à contretemps ?

Cela reste simple quand il s’agit de gérer son action personnelle: c’est une question de responsabilité. Ou s’il faut se coordonner avec son entourage: cela relève de l’écoute, de l’empathie, de la solidarité.

Pour ce qui regarde notre conduite spirituelle, il en va autrement. Le Père tient les temps et les moments, affirme le Christ ressuscité juste avant son Ascension (Actes 1). Quelle frustration ! Quelle ouverture !

« Planifier, c’est ajouter l’erreur à l’incertitude » dit-on parfois. Accepter le temps de Dieu, c’est bien au contraire ajouter la confiance à la foi, si l’on peut dire.

C’est aussi découvrir que cette réalité cosmique des jours et des nuits, des saisons et des ères, si admirable soit-elle, n’est pas la réalité dernière. Et qu’il existe en nos tréfonds une disposition à l’Éternité qui ne demande qu’à s’épanouir, à se révéler pour nous rendre vivants (et non mourants) à l’instant présent.

Notre 122e édition, sous le titre « Des jours et des heures… », ausculte le temps, sa matière, ses caprices. Bonne lecture ! Abonnez-vous ! Offrez un abonnement à celles et ceux que vous aimez !