Gebet

Dieu,
fais que je veuille céder du terrain,
et qu’au lieu de m’agripper
à mes certitudes aux contours précis
je sois d’accord de lâcher.

Pendant que je marche sur le bitume
de l’immédiat et du palpable
Les gorges profondes de ton mystère
m’appellent

Descendre…
Et, de couloirs en grottes,
chercher ta Présence.

Comme une mère qui, à l’adieu,
veut charger son enfant
de cadeaux, consolateurs de l’absence,
tu m’offres
des retours transfigurés..

Ma réalité, pour un jour,
oublie ses limites étriquées,
elle renie ses ombres chinoises..
La Vie ouvre grand la fenêtre
Et respire….

Et mon panier,
lourdement chargé de tes fruits
nourrit celui qui passe près de moi…

Christine Egger