L’idée même d’un hamac sous le dense ombrage d’un tilleul, avec une bonne lecture en main éveille tout le goût que l’on a de l’été, n’est-ce pas ? Être ivre d’été et de pages saisissantes, dépaysantes, rafraîchissantes.
Mais pourvu que le livre ne soit pas trop épais, pas trop lourd, pas si pesant qu’il finit par vous coller les avant-bras aux flancs, vous échauffer les aisselles, vous contraindre à vous déplacer pour éviter la crampe. L’ivre d’été rejette donc le pavé de mille pages, l’essai abscons, le page turner aux innombrables et fastidieux rebondissements. Sous son tilleul, il aspire à un ouvrage vif, léger, aéré. A des chapitres brefs et bien composés, captant son attention, lui livrant trois idées allègres et lui laissant conclusion, question, paradoxe.
N’a-t-on pas brossé ainsi le portrait d’une revue ? La canicule ne réclame-t-elle pas le fragmentaire, le concis. le rhapsodique ? Et si Itinéraires faisait l’affaire ? Soyons honnêtes: avons-nous lu tout « Pleine Terre » ? Et les numéros précédents ? Tant qu’à faire, en glisser plusieurs dans la valise et « suivre » un auteur, comparer sans vergogne et discerner les valeurs de la rédaction, se passer les fascicules et débattre des articles à la bougie en finissant la bouteille de rosé. Ah, l’ivre d’été a décidément de bonnes mœurs !
Bon été les amis ! Bonne lecture ! Bons itinéraires !