Nous devons bien avouer, mon Dieu

Nous devons bien avouer, mon Dieu
que nous tenons plus à nos volontés qu’à la tienne
que nous nous considérons comme les auteurs de nos vies
que nous aimons mener nos existences de main de maître

Nous devons bien t’avouer
que nous jouissons orgueilleusement de nos autonomies
que nous usons de toutes les ruses pour accroître notre pouvoir
que nous n’avons jamais fini de défendre nos places fortes

Nous devons bien t’avouer
que nous séduit l’idée de nous passer de toi
Mais lorsque nos plans sont ébranlés, tu t’immisces par les failles
et nous découvrons enfin
la grâce de dépendre de toi.

Marion Muller-Colard, Éclats d’Évangile, Bayard / Labor et Fides, 2017