À la rédaction d’Itinéraire,
J’ai apprécié la lecture de l’agréable article de Mme Colombini sur la découverte du Musée des Beaux-Arts par la jeune Agathe, musée que j’ai souvent parcouru avec mes enfants, puis mes petits-enfants, au temps du Palais de Rumine.
Toutefois, après réflexions, je ressens un certain malaise sur le paragraphe concernant l’apprentissage de cette jeune fille, décrit comme un carcan non choisi, implicitement inutile voire méprisable, une soumission à l’autorité de « conseils magistraux » et d’« injonctions familiales » qu’elle aurait dû rejeter…
L’encouragement à la jeunesse n’est-il que de se hisser à tout prix dans les sphères dorées des élites intellectuelles ? Les apprentis sont-ils, eux, des pauvres, empêchés d’accéder aux questions de sens, de beauté et de mystère de la vie ?
La noblesse des métiers manuels n’est pas moindre, eux qui nourrissent, construisent, réparent et sont indispensables à la vie de tous, y compris de ceux qui ont eu le privilège de passer par les bancs universitaires.
Mes questions sont aussi un appel à Itinéraires, afin qu’il évite de trop s’enfoncer dans un entre soi intellectuel et spirituel.
Avec mes meilleures salutations et mes remerciements.
Pierre-Alain Tissot, paysan et abonné de longue date.