Prier en temps de Pâques

Dans ce que nous nommons familièrement la montée vers Pâques, quelle prière faire monter vers Dieu ?

Prier avec Jésus lui-même ? Suivre ce vibrant dialogue avec le Père : « Père, pardonne-leur… », puis « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? », enfin « Père, je remets mon esprit entre tes mains. » Mais n’est-ce pas plutôt Jésus qui a suivi nos itinéraires de compassion, de doute et enfin de confiance ?

Ou reprendre la prière des femmes au jardin :  silencieuse, peut-être inquiète, mais profonde et espérante. Les femmes chargées de leurs pots d’aromates, au cas où, et âprement désireuses de les avoir pris en vain, d’avoir encore obéi à des devoirs funèbres que ce fameux matin abolirait.

Ou encore se souvenir qu’en croix, Jésus s’est aussi adressé au larron : « aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis. », à sa mère « Femme, voici ton fils », à ses bourreaux « J’ai soif », au néant ou au cosmos tout entier « Tout est achevé ! ». Jésus ne prie-t-il pas encore dans ces ultimes bénédictions comme dans son dernier cri ?

Telles pourraient être nos prières. Efficaces ? Le terme a-t-il seulement un sens ? N’avons-nous pas recensé des paroles en l’air ?

Certes non ! Le vrai mystère de la prière est la confiance – issue de fides comme la foi – l’espérance et l’amour.

Le vrai mystère de Pâques est de nous en rendre capables.

Joyeuse montée vers Pentecôte, dans la joie du Ressuscité

Jean-Daniel Rousseil